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Rémie Vanderhaegen, Lauréat de l’Eeckman Art Prize 2023

Le salon Art on Paper, avec le soutien d’Eeckman, présente pour la septième année consécutive l’Eeckman Art Prize, prix destiné aux artistes et étudiants en art dont la pratique présente des affinités avec le dessin.

Herms and Terms

 

 

Rémie Vanderhaegen

 

Lauréat 2023

Le jury a sélectionné Rémie Vanderhaegen comme lauréat de l’Eeckman Art Prize 2023.

Le lauréat du prix 2023 est Rémie Vanderhaegen, un artiste belge né en 1994 résidant à Bruxelles. Il expose ses œuvres en Belgique depuis 2016 à l’occasion d’expositions personnelles ou collectives, et participe aux projets curatoriaux de l’espace SpareWheel depuis 2021.

Pour son solo show au sein d’Art on Paper, l’artiste présente son projet Herms and Terms, qui concentre les thèmes dominants de sa pratique : l’interprétation des signes, de la terminologie, du langage mais aussi sa fascination pour la nature changeante, fuyante et ambigüe de la réalité. Toute la démarche artistique de Rémie s’est finalement développée autour de ce besoin d’un espace dans lequel le sens est modelable. Le dessin y est proposé à travers une approche interdisciplinaire. L’exposition prend la forme d’une installation dans laquelle des adaptations personnelles des anciennes représentations d’Hermès entrent en relation avec les dessins. Ceux-ci évoquent le caractère intrusif de la dentisterie, ôtant métaphoriquement les mots de la bouche autant qu'elle les y met. Un sentiment d’évasion se dégage toutefois de ses œuvres, ce que Rémie oppose à l’usage récurrent de clous qui viennent les percer elles et le voile d’illusion qu’elles suscitent.

 

 

Composition du Jury 2023

 

Le choix des finalistes et la sélection du lauréat de l’ Eeckman Art Prize 2023 s’est déroulé en présence de :

  • Aurélia Farkoa Directrice du département France/Morel&Cie
  • Benedikt van der Vorst Collectionneur d'art
  • Emilie De Pauw Panoptès Collection
  • Emmanuel Lambion Art Advisor
  • Eric Hemeleers Chief Executive Officer/Eeckman
  • Jacques Verhaegen Collectionneur d'art
  • Joost Declercq Directeur Artistique\Art on Paper
  • Miene Gillion Collectionneur d'art

 

Nous vous invitons à venir découvrir son solo show du 5 au 8 octobre au sein d’Art on Paper. L’artiste y présentera son projet Herms and Terms, qui concentre les thèmes dominants de sa pratique : l’interprétation des signes, de la terminologie, du langage mais aussi sa fascination pour la nature changeante, fuyante et ambigüe de la réalité.

Service window and finger smith

 

Sarah Minutillo, Lauréate de l’Eeckman Art Prize 2022

Voué à la valorisation de la scène artistique actuelle, le salon Art on Paper lance chaque année, avec le soutien de Eeckman Art & Insurance, un appel à projet destiné aux artistes et étudiants en art dont la pratique reflète des affinités avec le dessin.

Le lauréat de l’Eeckman Art Prize est primé par un jury réunissant des acteurs du monde de l’art. Il remporte l’opportunité d’exposer son travail artistique sous forme de solo show durant le salon Art on Paper. Il est également exposé dans les espaces de réception d’Eeckman Art & Insurance dans le cadre de la Brussels Drawing Week.
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Sarah M

 

 

Copyright Robin Detilleux

 

Lauréat 2022

Le jury a sélectionné Sarah Minutillo (1992) comme lauréate de l’Eeckman Art Prize 2022.

 

Sarah Minutillo est une artiste belge, née à Liège en 1992. Diplômée de l’ESAVL – Académie Royale des Beaux-Arts de Liège en peinture et d’un Master en dessin en co-organisation avec l’ESA de La Cambre. 
Elle a depuis présenté son travail à l’occasion d’expositions individuelles et collectives :
2022, J’ai rendez-vous avec elles, exposition collective à La Châtaigneraie
2021, De l’Académie à la Châtaigneraie, exposition collective à La Châtaigneraie
2020, Inner Space vol.6, Musée du Grand Curtius, Liège
Vrai/Semblance, FdG Projects, Bruxelles
2019, Prix de la Création 2018, exposition des lauréats, Musée de La Boverie, Liège

Selon les mots de la curatrice, Sophie Delhasse :
La source iconographique des œuvres de Sarah Minutillo se nourrit d’un répertoire de documents photographiques varié qu’elle sélectionne au sein de différents univers privés ou publics. (…) elle réinterprète les images, en décompose les éléments qui participent à leur réalité et reproduit un visage, une posture ou une texture, qu’elle choisit pour leur portée plastique, sémantique ou esthétique. L’ambivalente capacité du "beau" et de la représentation à évoquer la mort, la violence ou le non-dit l’interpelle : " J’utilise l’image comme résistance psychique face au terrible [...] un mot qui porte sur la douleur, sur l’indicible. "

Ses recherches sont généralement focalisées sur l’image de l’être humain, de l’enfance, des visages en particulier. Son travail porte un regard sur le monde qui l’entoure et tente de le reconstituer, d’exprimer certaines hypocrisies de la société à travers une esthétique délicate.

Elle présentera au sein d’Art on Paper et des bureaux d’Eeckman Art & Insurance, la série : Masques sur table.

 

Composition du Jury 2022

 

Le choix des finalistes et la sélection du lauréat de l’ Eeckman Art Prize 2022 s’est déroulé en présence de :

  • Joost Declercq / Art on Paper
  • Miene Gillion / Collectionneuse
  • Eric Hemeleers / Eeckman Art & Insurance
  • Benedikt van der Vorst / Collectionneur
  • Sophie Van Vliet / Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

 

Le travail de Sarah Minutillo sera présenté durant : 

  • La 7ème édition d’Art on Paper du 6 au 9 octobre 2022 à l’Espace Vanderborght – 50 Rue de l’Ecuyer, B-1000 Bruxelles.
  • La 3ème édition de la Brussels Drawing Week du 3 au 9 octobre 2022 dans les bureaux de Eeckman Art & Insurance - 167 B5 Rue Marconi, B-1190 Bruxelles. L’exposition sera visible également par la suite. Visites sur rendez-vous uniquement. Pour prendre rdv : art@eeckman.eu.

 

 

Sarah M

 

Eeckman Art Prize 2023 - Appel à projet

Téléchargez l'appel à projet en format PDF ici

Voué à la valorisation de la scène artistique actuelle, le salon Art on Paper lance, avec le soutien de EECKMAN, un appel à projet destiné aux artistes et étudiants en art dont la pratique reflète des affinités avec le dessin.

Le lauréat de l’EECKMAN ART PRIZE, remporte l'opportunité d'exposer son travail :

  • sous forme de solo show durant le salon Art on Paper du 5 au 8 octobre 2023.
  • dans les espaces de réception d’Eeckman à Bruxelles durant la semaine du salon dans le cadre de la Brussels Drawing Week (2/10 au 8/10/2023).
  • au sein du réseau international du groupe Eeckman, acteur du groupe PatrimOne à Paris, à Genève et/ou à Monaco.

A travers ce prix, Art on Paper et Eeckman s’engagent à mettre à disposition du lauréat leurs réseaux et visibilité grâce à :

  • l’exposition du lauréat lors du salon Art on Paper et dans les espaces d’Eeckman et au sein du réseau international du Groupe.
  • la publication d’un communiqué de presse co-signé par Art on Paper et Eeckman et diffusé vers la presse générale et spécialisée, belge et internationale.
  • un article/interview publié sur le site web d’Art on Paper et repris sur les réseaux sociaux de chacun et dans les newsletters vers leurs réseaux respectifs de collectionneurs, professionnels et amateurs d’art.
  • en plus de cette valorisation, un budget de transport de 1000€ est alloué au lauréat et l’assurance de ses œuvres est prise en charge par Eeckman pendant toute la durée du salon.

Eeckman jury

Eeckman

APPEL À PROJET

La candidature est ouverte à tout(e) artiste ou étudiant(e) en art, sans limite d’âge, pour autant qu’il/ elle ne soit pas représenté(e) par une galerie. Le projet soumis au comité doit s’inscrire dans la pratique et la technique du dessin mais peut s’ouvrir à d’autres formats (à l’exception de la photographie) que le traditionnel trait sur papier–dessin performatif, tridimensionnel, en mouvement, etc.

La candidature doit comporter des oeuvres ainsi qu’un projet d’exposition pour le salon Art on Paper et dans les espaces de réception d’Eeckman. Il est permis de présenter des oeuvres pas encore réalisées, mais celles-ci devront être présentées préalablement aux membres du jury. Le prix ne prévoit pas de budget de production.

Le projet doit être décrit le plus clairement possible afin que le jury puisse sélectionner sur base d’un projet d’exposition précis.

 

SOUMETTEZ VOTRE PROJET

Votre projet doit être soumis à l’aide du formulaire de candidature via le lien suivant pour le vendredi 2 juin 2023 à 12h, au plus tard.

Il contiendra au minimum les informations suivantes :

  • nom / prénom / nationalité / date de naissance / ville + pays de résidence / adresse mail / numéro de téléphone / site web éventuel
  • votre CV (1 page maximum)
  • une description de votre projet (2 pages maximum)
  • 5 visuels légendés (date, technique et dimensions)

Veuillez noter que les candidatures incomplètes ne seront pas prises en considération. La qualité de votre candidature (qualité des images, clarté et précision des informations...) facilite le travail du comité de sélection. Il est donc dans votre intérêt d’y porter une attention particulière.

Les dossiers envoyés par poste ne sont pas recevables et ne seront pas renvoyés. La candidature peut être déposée en français, en néerlandais ou en anglais.

Eeckman deadline

 

Comité de sélection 2023

La sélection des galeries est effectuée par un comité de sélection indépendant, composé de professionnels de l’art, d’experts et de collectionneurs, spécialisés dans le dessin. Grâce à des choix audacieux, il veille à garantir la qualité des propositions artistiques et à en faire découvrir les plus vivantes, innovantes et stimulantes.

 

 

Anne Bambynek

Anne Bambynek

Conservatrice, Banque nationale de Belgique

Anne Bambynek dirige la collection d'art contemporain de la Banque nationale de Belgique depuis mai 2020. Elle a étudié l’histoire de l’art à la KULeuven et à la Freie Universität Berlin et a commencé à travailler comme conservatrice adjointe d'Yves Randaxhe à la Banque nationale en 2016.

En 2019, elle a collaboré à la réalisation de l'exposition Building a Dialogue. Two Corporate Collections of Contemporary Art. Cette année, elle a assuré le commissariat de la deuxième exposition publique de la BNB : (un)common values, à l'occasion du 50ème anniversaire de la collection.

 

Joost Declercq

Directeur artistique, Art on Paper

Joost a fait toute sa carrière dans le secteur culturel. En 1986, il fonde sa galerie 'Joost Declercq' à Gand, présentant une génération d'artistes post-conceptuels (Jan Vercruysse, Jean-Marc Bustamante, Gerhard Merz...) ainsi que de jeunes artistes (Berlinde De Bruyckere...). De 1992 à 2004, il travaille pour des fondations privées et publiques, telles que la Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman à Antibes et la Fondation Roi Baudouin, ainsi que sur divers projets en Flandres. De 2004 à 2020 il est directeur du Musée Dhondt-Dhaenens (MDD) à Sint-Martens-Latem.

Il est aujourd’hui directeur artistique d’Art on Paper et coordinateur artistique de Mu.ZEE (dédié à l'art moderne et contemporain en Belgique, de 1880 à nos jours) et travaille également comme consultant culturel pour diverses fondations privées.

 

Joost Declercq

 

 

 

Frédéric de Goldschmidt

Frédéric de Goldschmidt

Collectionneur et fondateur, Cloud Seven

Frédéric de Goldschmidt est un collectionneur d'art contemporain français basé à Bruxelles. Il collectionne depuis 2008 et soutient des artistes émergents dans leur processus de création, s'engage avec des commissaires dans des projets d'exposition et partage sa collection avec le public. Il fait partie des onze collectionneurs ou couples de collectionneurs bruxellois d'art contemporain qui ont été invités à présenter une sélection de leurs œuvres à la Centrale for Contemporary Art en 2017-2018 (Private Choices). Depuis 2010, il organise plusieurs expositions d'art contemporain à Bruxelles, notamment Not Really Really (2015), dont il est le co-commissaire avec Agata Jastrząbek, White Covers (2017), co-commissaire avec Carine Fol, et Inaspettatamente (2021), co-commissaire avec Grégory Lang ou encore Rooms of Resonance (2023) avec Benedicte Goesaert et Chantal Pattyn à Cloud Seven, un nouveau centre hybride dédié au travail et à l'art qui a ouvert au printemps 2022.

Il est membre du comité d'acquisition de la Fondation Kanal à Bruxelles et membre du conseil d'administration des Amis du Palais de Tokyo à Paris, en charge de leur Prix annuel depuis 2018.

 

Florence Derck

Co-founder DEMAIN Art

Après des études à Leuven et à Solvay (ingénieure de gestion) suivi par des expériences dans le secteur bancaire (Fédération Bancaire Française, Deutsche Bank, Degroof-Petercam), Florence a choisi de vivre de sa passion : l’art contemporain. Elle intègre Christie’s Amsterdam en tant que stagiaire et rejoindra ensuite les équipes de Christie’s à Londres durant 2 ans. Après avoir été reçue au concours du ‘Prince Albert Fund’ (PAF) et à l’occasion de la recherche d’un sponsor pour partir à l’étranger, elle intègre la galerie américaine Gladstone à Bruxelles en tant que directrice associée durant 3 ans. Durant la pandémie du COVID, elle décide alors d’entreprendre et de s’associer à Diane van Impe pour développer « DEMAIN Art» : plateforme destinée à mettre en avant les artistes de la scène belge en devenir non représentés par une galerie.

Florence fait partie de l’initiative de Belgium’s 40u40 qui rassemble de jeunes leaders de demain afin de leur offrir une plateforme pour développer leurs idées, se connecter et créer un impact positif sur la société. Elle est également consultante pour la Fondation A Stichting, créée à l’initiative d’Astrid Ullens de Schooten Whettnall

 

 

Florence Derck

 

 

Virginie Devillez

Virginie Devillez

Fine Art Expert and Art advisory

Active depuis plus de 25 ans dans le monde d’art, Virginie Devillez est experte en Art belge et international, chercheuse et commissaire d’exposition. Détentrice d’un Doctorat de l’Université libre de Bruxelles (2001), elle a ensuite été Conservatrice aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique où elle fut entre autres la cheffe de projet du Musée Magritte inauguré en 2009. Elle a par après dirigé les galeries de Daniel Templon et Micheline Szwajcer avant de devenir experte chez Sotheby’s de 2016 à 2023 en Art impressionniste, moderne et contemporain.

Virginie Devillez est par ailleurs membre du Comité d’expertise René Magritte, collaboratrice scientifique de l’Université libre de Bruxelles et commissaire invitée du Musée d’Ostende pour le projet dédié à la peintre impressionniste belge Anna Boch.

 

Paul Vanhonsebrouck

Collectionneur d’art

Né à Izegem le 28.09.1965, Paul est issu d'une famille de commerçants. Après des études d'économie, Paul a fondé son premier supermarché à l'âge de 21 ans. Aujourd'hui, il dirige une quinzaine de succursales dans toute la Belgique. Avec son épouse et ses trois filles, il partage une passion pour le sport, l'art et la culture. L'oncle de Paul, Luc Vanhonsebrouck, qui était également un collectionneur passionné d'art moderne, lui a transmis son amour de l'art. Avec son épouse Sabine, Paul a commencé à étudier l'histoire de l'art et a rejoint diverses associations d'art contemporain. Au début des années 90, Paul a participé à la création de Liebaert Projects, une fondation privée pour l'art contemporain à Courtrai. Paul en est le président depuis plusieurs années et sous sa direction, Daig Grantina, Özgur Kär, Sebastian Jeffor, Eva L'Hoest et Athena Papadopoulos ont déjà été présentés au public.

Paul est également membre de la 7e édition de la Groeninghe Art Collection, un collectif qui, sous la direction d'un conservateur, actuellement Elena Soboleva, acquiert collectivement des œuvres d'art. En outre, Paul est membre du conseil consultatif du DD Club, où il est instruit avec passion par Joost Declercq depuis des années.

 

 

Paul Vanhonsebrouck

Carole Ebtinger, Lauréate de l’Eeckman Art Prize 2021

 

 

 

Voué à la valorisation de la scène artistique actuelle, le salon Art on Paper en collaboration avec Bozar lance chaque année, avec le soutien de Eeckman Art & Insurance, un appel à projet destiné aux artistes et étudiants en art dont la pratique reflète des affinités avec le dessin.

 

Le lauréat de l’Eeckman Art Prize est primé par un jury réunissant des acteurs du monde de l’art. Il remporte l’opportunité d’exposer son travail artistique sous forme de solo show durant le salon Art on Paper à Bozar. Il est également exposé dans les espaces de réception d’Eeckman Art & Insurance dans le cadre de la Brussels Drawing Week.

Carole Ebtinger

Ebtinger Terre Rare V Eeckman

Lauréat 2021

Le jury a sélectionné Carole Ebtinger (1995) comme lauréate de l’Eeckman Art Prize 2021.

 

Carole Ebtinger est une artiste française, née au Viêtnam le 5 août 1995. Le dessin est un de ses premiers moyens d’expression, auquel elle s’initie dès son plus jeune âge. Viennent alors la lecture et la musique qui lui servent de source d’inspiration pour la réalisation de ses œuvres.

Diplômée de ENSAV La Cambre en 2018, en Arts visuels, elle participe à différents collectifs :

Octobre 2020, Se désertifier, Ada Ventura
Juin 2018, Collé Serré, Espace Vanderborght
Avril 2017, NU, 7 Quai du Commerce

Lauréate de l’Eeckman Art Prize 2021, Carole a séduit l’ensemble des membres du jury par la pureté, la délicatesse et l’esthétique de son travail.

Elle présente au sein d’Art on Paper et des bureaux d’Eeckman Art & Insurance, la série issue d’un travail autobiographique : Les Terres rares.

 

Composition du Jury 2021

 

Le choix des finalistes et la sélection du lauréat de l’ Eeckman Art Prize 2021 s’est déroulé en présence de :

  • Charlotte Crevits / Art on Paper
  • Joost Declercq / Art on Paper
  • Miene Gillion / Collectionneuse
  • Marc Hemeleers / Eeckman Art Insurance
  • Anne Judong / Bozar
  • Benedikt van der Vorst / Collectionneur
  • Pascale van Zuylen / Collection Lhoist

 

Le travail de Carole Ebtinger sera présenté durant :

  • La 6ème édition d’Art on Paper (du 15 au 19 septembre 2021 à Bozar - 23 Rue Ravenstein, B-1000 Bruxelles).
  • La 2ème édition de la Brussels Drawing Week dans les bureaux de Eeckman Art & Insurance - 167 B5 Rue Marconi, B-1190 Bruxelles). Du 14 au 18 septembre 2021.
  • Du 20 septembre 2021 au 23 août 2022, dans les bureaux de Eeckman Art & Insurance (167 B5 rue Marconi, B-1190 Bruxelles). Sur rendez-vous uniquement. Pour prendre rdv : art@eeckman.eu
    Plus d’infos : www.drawingweek.brussels

Carole Ebtinger Eeckman Art Prize 2021

 

interview

Focus sur la collection dessins de KBR

Les dessins conservés dans le Cabinet des estampes de KBR sont longtemps restés dans l'ombre des estampes, et sont, par conséquent, aujourd’hui, moins connus du grand public. Pourtant, depuis 2013, des efforts intensifs ont été déployés pour rendre accessible cette importante collection, notamment via la bibliothèque numérique Belgica. Daan van Heesch, son conservateur, nous révèle comment, lui et son équipe, travaillent à la conservation et l’étude de plus de 700 000 œuvres sur papier.

Ancien chercheur postdoctoral à la KU Leuven, Daan van Heesch y a également obtenu, en 2019, son doctorat en histoire de l'art. Sa fascination pour le dessin remonte à 2013, lorsqu’il rédige sa thèse intitulée Le carnet de croquis d’Anvers ; une recherche passionnante au sujet des pratiques de copie et de diffusion du 16e siècle. Depuis septembre 2020, ce passionné est le nouveau conservateur de la Collection d’Estampes et de Dessins de KBR. 
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La Bibliothèque Royale abrite la plus grande collection de dessins de Belgique. Que contient cette collection unique ?

Le Cabinet des estampes de KBR conserve environ 25.000 dessins du XVIe siècle à nos jours. La collection comprend environ 3.500 pièces de maîtres anciens, mais la majorité sont des dessins d'artistes belges des XIXe et XXe siècles. Les pièces les plus prestigieuses comprennent des œuvres des Grands Maitres tels que Pierre Bruegel l'Ancien, Joris Hoefnagel, Hendrik Goltzius, Pierre Paul Rubens et Jacob Jordaens. Nous préparons actuellement un catalogue richement illustré qui présentera les cent plus beaux dessins de maîtres des Pays-Bas. 
Outre les noms les plus célèbres, la collection contient également des dessins de peintres, sculpteurs, architectes et designers moins connus. Tous les types de dessins sont représentés, des études architecturales et des conceptions de décors aux carnets de croquis, en passant par les travaux topographiques et même les dessins de cour.

Quels sont les chefs-d’œuvre modernes de la collection ? 

Nous sommes fiers de notre collection de dessins belges du XIXe siècle, avec des chefs-d'œuvre d'artistes tels que Félicien Rops, Fernand Khnopff, Léon Spilliaert et James Ensor. Le pastel provocateur intitulé La Tentation de Saint Antoine (1878) de Rops, dans lequel une femme voluptueuse apparaît au saint comme un Christ crucifié, provoqua un véritable scandale en son temps et constitue, aujourd'hui, l'un des points forts de la collection.

Daan van Heesch

Bosch, KBR

Qu’en est-il du dessin contemporain ?

Le dessin belge après 1970 n'est que marginalement représenté dans KBR. Ce serait un rêve de pouvoir également développer une collection représentative de dessins contemporains mais, pour l'instant, les ressources disponibles ne nous permettent pas de le faire.

La collection abrite-elle également des œuvres étrangères ? 

KBR conserve également de modestes mais belles collections de dessins provenant d'autres zones géographiques. Par exemple, les dessins des artistes vénitiens Domenico Campagnola et Giambattista Tiepolo sont de magnifiques exemples de l'Ecole italienne.
Le dessin non occidental est représenté par un ensemble exceptionnel d'aquarelles africaines des années 1920 et 1930. Ces dessins pionniers ont été réalisés par des artistes congolais tels que Djilatendo ainsi qu’Antoinette et Albert Lubaki, dont le travail a marqué ce que l'on appelle le début de l'art congolais moderne dans l'histoire de l'art européen.

Quelle est la politique d’acquisition de la Collection d’estampes et de dessins ?

La politique d'acquisition du Cabinet des estampes est axée sur la collecte d'œuvres sur papier des Pays-Bas méridionaux et de la Belgique, toutes périodes confondues. Nous suivons de près le marché de l'art et nous nous concentrons principalement sur les lacunes existantes dans les sous-collections telles que les dessins de maîtres anciens et l'art belge du XIXe siècle.
Compte tenu de notre budget d'acquisition relativement limité et des prix records actuellement payés pour l'art des Pays-Bas méridionaux et de la Belgique, nous sommes de plus en plus dépendants de fonds externes pour pouvoir acquérir des œuvres d’échelons supérieurs du marché de l'art. Grâce à la Fondation Roi Baudouin, KBR s'est, par exemple, enrichi ces dernières années de superbes dessins préparatoires d'estampes de Hans Bol et de pas moins de 86 dessins de l'artiste bruxellois Richard van Orley.

Pouvez-vous me donner un exemple d’acquisition récente ? 

En 2020, nous avons pu acquérir un dessin monumental du symboliste belge Jean Delville. Il s'agit de La Justice Moderne, une étude préliminaire pour l'une des grandes peintures que l'artiste a réalisées entre 1907 et 1914 pour le Palais de Justice de Bruxelles. Les peintures originales illustrent le développement de l'administration de la justice à travers les différentes époques historiques. Toutefois, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce magnum opus a été perdu dans un incendie provoqué par des soldats allemands. Les descendants de Delville ont heureusement conservé une série de grands dessins très détaillés des tableaux perdus. Nous avons pu acquérir une dernière pièce de la collection familiale, qui constitue un ajout important à la collection fin-de-siècle de KBR.

Antoninnette Lubaki, KBR

Rops, KBR

Vous intéressez-vous également au dessin contemporain ?

J'essaye de visiter régulièrement tout au long de l'année des expositions d'oeuvres contemporaines sur papier. L'une de mes dernières découvertes est Stefan Serneels, dont les magistraux carnets de croquis ont récemment été exposés au Garage du Musée Hof van Busleyden de Malines : perspectives déformées, intérieurs bourgeois et personnages méconnaissables sont les éléments caractéristiques de son œuvre. Ces dernières années, j'ai également été fasciné par l'œuvre dessinée de Philippe Vandenberg et je suis de près les activités de la fondation qui gère la succession de l'artiste. 

Le dessin occupe une place particulière dans l'histoire de l'art. Quel est votre avis sur l'importance de cette pratique à travers l’histoire ?

Le dessin est l'une des formes les plus anciennes d'expression et de communication humaine. Il a toujours été là et le sera toujours. À la Renaissance, l'art du dessin était considéré comme le fondement de toute activité artistique. Ce support a permis aux artistes de développer et d'affiner leurs capacités de création. Au XVIe siècle, l'art du dessin acquiert également une dimension plus intellectuelle : le médium n'est plus seulement considéré comme une compétence professionnelle, mais aussi comme l'expression prééminente de l'inventivité humaine. 
Après tout, les dessins ne sont pas seulement des produits finis, mais aussi des manifestations du processus créatif des artistes. Le dessin est également fascinant en tant qu'objet matériel : il est tactile et vulnérable et offre, comme aucun autre médium, un aperçu intime de la quête créative de l'artiste pour de nouvelles formes et significations.

Plus d’infos sur la collection dessin de KBR : 

Crédits photos :
Home - James Ensor, Masques, © KBR – Estampes et dessins, inv. S.IV 241
1. Daan van Heesch, KBR
2. Disciple de Jérôme Bosch, Mendiants et invalides, ca. 1520-1540, © KBR – Estampes et dessins, inv. S.II 133708
3. Antoinette Lubaki, Européen transporté dans un hamac, ca. 1920-1930, © KBR – Estampes et dessins, inv. S.V 12795
4. Félicien Rops, La Tentation de Saint Antoine, 1878, © KBR – Estampes et dessins, inv. S.V 86652
5. Hendrick Goltzius, Cruyck vis, 1569, © KBR – Estampes et dessins, inv. S.V 62409

Goltzius, KBR

 

interview

Vincent Geyskens : une recherche de réalité par l'image

Près de deux ans après sa participation au salon Art on Paper, nous retrouvons l'artiste belge, Vincent Geyskens (1971, Lier), lauréat du Prix SOFAM Meilleure Exposition Solo 2019, pour dialoguer sur son travail et son actualité.
La pratique de Vincent Geyskens questionne l’omniprésence des images contemporaines. Ses dessins, collages et peintures sont une tentative de libérer notre regard des clichés et des attentes visuelles. Auparavant représenté par la Galerie Annette De Keyser, il travaille aujourd’hui auprès de la Trampoline Gallery à Anvers et enseigne la peinture à KASK, à Gand. En 2012, a lieu sa première rétrospective au SMAK de Gand. Cette année, l’artiste sera exposé du 28 mai au 5 septembre, au M-Museum à Louvain.

Quels rôles jouent le dessin et l’art sur papier dans votre pratique artistique ? 

En comparaison avec la peinture, le dessin et le collage ne sont pas des activités que je dois conceptualiser ou préparer. Pour ce qui est de ma pratique du collage, je collectionne sans cesse des morceaux de papier. Lorsque je suis dans mon atelier et que je peins, je me retrouve soudainement à travailler sur un collage. Quant aux dessins, il y a quelques années, j'ai commencé à me promener régulièrement dans la Forêt de Soignes. C’était, pour moi, une solution de replis, un moyen de tourner le dos au monde de l'art. J'ai commencé à dessiner mon expérience et ma perception de la nature en marchant. Les collages et les dessins représentent donc des activités très spontanées qui se produisent en marge de ma pratique de la peinture. C'est quelque chose qui n'est pas planifié, orchestré ou pensé à l'avance. 

Il est intéressant de voir comment un processus créatif dépend d'une technique...

Le matériau et les circonstances spécifiques déterminent le type d'œuvre que je réalise. Mes peintures nécessitent un processus de réflexion. Mes collages, quant à eux, vont de pair avec les déchirures, les torsions, les pliages et les découpages, et mes dessins s’accompagnent toujours de papier et de crayon durant de mes promenades dans la forêt. Ces médiums sont le résultat d'une certaine nécessité dans le sens où ce n'est pas une image qui est transférée sur un autre support, c'est vraiment quelque chose qui se passe dans l'action. 

Vincent Geyskens, untitled, s.d, pencil on paper, photo: courtesy of Trampoline Gallery

Vincent Geyskens, The Spam of Control, 2016, collage, photo: courtesy of Trampoline Gallery

Comment définissez-vous votre pratique artistique ?

Ma pratique est une manière de sortir de l'illusion et de l'aspect virtuel des images. Tout ce que je fais est une façon de briser nos attentes et habitudes visuelles afin d’entrer en contact avec la réalité. Je dois donc détruire des images pour trouver des ouvertures et m’approcher de cette réalité tactile et tangible. Cela implique une certaine brutalité car il faut se frayer un chemin à travers les préjugés et les stratégies visuelles pour libérer son regard, pour voir ce qui apparaît sous la surface des représentations. Tout mon travail artistique, chaque dessin, collage ou peinture est une tentative de découvrir et d'expérimenter de nouvelles façons de libérer notre regard.

Comment vous est venue l'idée de votre solo show à l'édition 2019 d'Art on Paper ? 

En mars 2018, mon galeriste Simon Delobel (Trampoline Gallery) et moi avions préparé une exposition intitulée ''Moving the Mustache''. Elle avait lieu dans un vieux garage automobile vide à Anvers. Pour y exposer mes collages, nous avions construit un mur en carton. D'une certaine manière, la technique de mes collages avait été transposée à la scénographie de l'exposition. Nous avions été très contents et satisfaits du résultat. Un an plus tard, Simon Delobel a suggéré d’exposer à nouveau mes collages à l'édition 2019 d'Art on Paper. Nous avons décidé de concevoir le stand de la même manière qu'en 2018, en réutilisant/recyclant les cartons restants de l'exposition pour présenter mes collages les plus récents. 

Concevez-vous souvent ce type de scénographie pour présenter votre travail ? 

La plupart du temps, il est très difficile de créer ce type d'installation. Je veux que mon travail soit montré de la meilleure façon possible. Si la scénographie devient trop visible, elle peut détourner l'attention des œuvres. La scénographie est là pour les soutenir et doit s'adapter au type d'œuvre présenté. A Art on Paper, elle a parfaitement fonctionné car les collages ont été réalisés et construits de la même manière que les cimaises. L’espace d’exposition était pensé et construit comme mes collages : brutalement découpé, plié et déchiré. La scénographie était réalisée avec des collages utilisant les techniques propres à ce médium. Mes œuvres et l'ensemble du stand sont devenus une seule et même installation in situ. Je pense que c'est ce qui l'a rendue si intéressante.

Vous avez partagé votre Prix SOFAM Meilleure Exposition Solo 2019 avec Simon Delobel, directeur de la galerie Trampoline à Anvers. Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur votre relation avec Simon, votre galeriste ? 

Simon Delobel et moi avons construit le stand ensemble, il semblait donc naturel de partager le prix à deux. Lorsque vous exposez seul, le travail devient très sérieux, mais lorsque vous travaillez ensemble, c'est beaucoup plus amusant et agréable. Art on Paper 2019 est un très bon souvenir, qui a renforcé notre amitié. 
Il y a un livre intitulé "Vineland" de Thomas Pynchon, un écrivain américain. Il écrit au sujet d’un vieux hippie ayant des problèmes psychologiques, appelé Zoyd Wheeler, qui vit des chèques du gouvernement. Afin de recevoir ses indemnités annuelles, chaque année, il doit prouver au gouvernement qu'il est toujours fou. Il appelle les médias, s'habille en femme et saute par une fenêtre. La presse le filme faisant toutes sortes de folies et diffuse les images à la télévision. Après ça, Zoyd Wheeler peut être tranquille pour le reste de l'année. Pour moi, c'est à peu près la même chose avec mes expositions. Je dois juste sauter par la fenêtre de temps à autre pour être tranquille pendant un certain moment. Et puis, un an ou deux après, je dois recommencer, pour prouver que je suis toujours là.

Comment s’est passée l'année 2020 pour vous et quelles sont les nouveautés 2021 ? 

Pendant le premier confinement, j'ai beaucoup travaillé sur mes dessins. J’ai commencé à regarder mes dessins pour voir lesquels avaient de la valeur. J'en ai des milliers et la plupart du temps, ce ne sont que des gribouillages, mais parfois j'en trouve un qui est vraiment bon. Le dessin est une technique qui me permet de poursuivre sans cesse mes recherches visuelles. C’est une quête sans fin. J'essaie encore et encore d’observer un objet et de le transposer sur papier, tout en sachant que je ne parviendrai jamais à en saisir la réalité. 
En prévision de ma rétrospective au M-Museum Leuven, au début de 2020, j'ai commencé à peindre des natures mortes à partir de tasses, de pommes et de poissons dans mon atelier. C’était une nouvelle façon d'entrer en contact avec ce que je vois.
Aujourd’hui, je prépare activement mon exposition qui aura lieu le 28 mai au M-Museum de Louvain, et qui montrera mon travail des dix dernières années. En 2012, j'ai eu une exposition rétrospective intitulée "UnDEAD" au SMAK à Gand. Une sélection de ce que j'ai fait depuis lors sera exposée à Louvain. A côté de cela, j'enseigne toujours la peinture à KASK (Gand) et je travaille sur un film-montage avec Jan Op de Beeck. 

Plus d'infos :

Crédits images :
1. Vincent Geyskens, untitled, s.d, pencil on paper, photo: courtesy of Trampoline Gallery
2. Vincent Geyskens, The Spam of Control, 2016, collage, photo: courtesy of Trampoline Gallery
3. La Simonie Gallery, Vincent Geyskens, Art on Paper 2019, Bozar, photo: Geoffrey Fritsch, courtesy of Art on Paper​

La Simonie Gallery, Vincent Geyskens, Art on Paper 2019, Bozar, photo: courtesy of Trampoline Gallery

interview

Joost Declercq et Charlotte Crevits, une vision du dessin partagée

Joost Declercq et Charlotte Crevits rejoignent l'équipe d'Art on Paper en qualité de directeurs artistiques pour les trois prochaines éditions du salon. Dans une interview croisée, le duo partage sa vision du dessin et ses ambitions pour le salon Art on Paper.

Joost a fait toute sa carrière dans le secteur culturel. En 1986, il fonde sa galerie 'Joost Declercq' à Gand, présentant une génération d'artistes post-conceptuels (Jan Vercruysse, Jean-Marc Bustamante, Gerhard Merz...) ainsi que de jeunes artistes (Berlinde De Bruyckere...). De 1992 à 2004, il travaille pour des fondations privées et publiques, telles que la Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman à Antibes et la Fondation Roi Baudouin, ainsi que sur divers projets en Flandres. De 2004 à 2020 il est directeur du Musée Dhondt-Dhaenens (MDD) à Sint-Martens-Latem. Il travaille aujourd'hui comme consultant culturel pour diverses fondations privées.
Charlotte a étudié l'histoire de l'art à Gand et travaille depuis comme curatrice indépendante. Elle a notamment travaillé en tant que freelance pour des institutions telles que le Camden Arts Centre et la Chisenhale Gallery à Londres et le S.M.A.K. à Gand, avant de travailler avec Joost de 2016 à 2020 en tant que curatrice au MDD. En plus de sa fonction de directrice artistique au sein d'Art on Paper, Charlotte est la curatrice du Cc Strombeek depuis janvier 2021
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Quelle est selon vous la spécificité d’Art on Paper ?

Charlotte Crevits – Art on Paper est un salon qui se démarque car il se concentre sur une pratique artistique spécifique, ce qui est très intéressant au sein du vaste monde des foires. Ce focus sur le dessin permet de se concentrer notamment sur sa qualité et sa pluralité. La taille du salon (en moyenne 40 galeries participantes) permet également un approfondissement du médium dans un événement à taille humaine. 
Le dessin ne bénéficie pas seulement d’une très longue histoire. Il occupe également une place particulière dans la pratique de nombreux artistes. Le dessin est souvent la traduction d’un geste premier, le témoignage d’une émotion directe, d’idées ou de pensées qui se développent ensuite dans l'œuvre. En ce sens, c’est un outil très intime et personnel.
Joost Declercq – Parallèlement à la contribution - première et directe - du dessin aux autres pratiques artistiques, il évolue évidemment de manière indépendante. Une autre spécificité du salon Art on Paper, c’est sa localisation. Il est remarquable de constater que ce salon - organisé en partenariat avec BOZAR - évolue et se déroule chaque année au sein de cette institution de grande tradition tandis que la plupart des foires sont organisées dans des espaces à vocation essentiellement commerciale. A BOZAR, par contre, vous êtes au cœur de l’un des principaux centres culturels en Belgique.

Ccrevits

JDeclercq

Quels sont les plus grands défis pour cette édition 2021 du salon ?

JD – Le défi principal sera évidemment de s’assurer que le salon puisse se dérouler en septembre et accueillir à nouveau son public de la manière la plus sûre possible. Après une année particulièrement difficile pour tous en raison de la pandémie de Covid-19, la sécurité et la qualité de l’organisation du salon figurent donc parmi nos grands défis. Nous souhaitons évidemment maintenir le niveau de qualité des prochaines éditions, voire de l’améliorer encore dès 2021.
CC – En effet, il sera essentiel de confirmer et de renforcer encore la qualité et les éléments qui constituent la valeur ajoutée du salon Art on Paper. En 2021, nous voulons affirmer l'identité unique de ce salon et élargir encore sa visibilité et sa portée.
JD – Ce sera un réel défi de retrouver le contact physique avec les œuvres, ce qui nous manque tellement depuis plus d’un an maintenant !   
CC – Une autre particularité du dessin c’est qu’il invite à une expérience intime et individuelle. Après tout, l'essentiel réside dans les détails tels que les lignes, le grain du papier, la dureté du crayon, l'ombre et ou encore la profondeur. En ce sens, le salon se pose en opposition à une surconsommation rapide, voire à l’expérience furtive de certaines foires d'art traditionnelles.

Comment souhaitez-vous positionner Art on Paper dans les trois prochaines années ? Quelle direction voulez-vous imprimer au salon ?

CC – Art on Paper, c’est bien plus qu'un salon d'art. Il évoluera à l’avenir encore plus comme une plateforme généreuse, un catalyseur qui attire l'attention sur le dessin et permet d’assoir son importance et de le diffuser par les différents acteurs du secteur artistique. Replacer le dessin comme une évidence est une magnifique mission en soi. 
JD – Notre ambition principale est en effet de faire évoluer le dessin et de le faire quitter sa ‘‘position secondaire’’ dans la perception des pratiques en général. Il existe des chefs-d'œuvre de dessin au moins aussi importants que les chefs-d'œuvre mis en valeur dans d’autres médiums. Ce serait fantastique que rapidement cette différence de perception s’estompe et que le dessin ne soit plus systématiquement perçu comme le ‘petit frère de’. Nous souhaitons également rallier d'importantes galeries afin qu’elles soient présentes régulièrement sur le salon et participent à la création d’une synergie forte entre le public, les institutions culturelles, tel que BOZAR, et les institutions privées. Nous appelons à une plus grande collaboration entre tous les acteurs (collectionneurs, maisons de vente, musées, conservateurs, critiques, écoles d'art, etc) afin de mettre - ensemble et plus régulièrement - le dessin à l’avant-scène. 
CC – Afin d'augmenter encore la visibilité du salon, un artiste sera également invité à contribuer aux prochaines éditions et endossera un rôle d’ambassadeur. Durant ces 3 prochaines années, nous ambitionnons d’élargir la sélection de dessin et nous nous efforcerons de présenter sur un pied d'égalité les dessins provenant de cultures occidentales et non-occidentales.

Vous soulignez l'importance actuelle et historique du dessin. Comment Art on Paper, BOZAR et leurs partenaires peuvent-ils œuvrer ensemble afin accroître l'intérêt porté à ce médium ?

JD – Afin de présenter l’étendue du spectre du dessin, nous proposons de permettre aux galeries qui le souhaitent de s’éloigner des présentations purement monographiques et de souligner également le caractère historique du dessin. Ensuite, nous projetons d’organiser une vente aux enchères de dessin en partenariat avec une maison de vente de renom. Enfin, nous envisageons de concevoir une exposition complémentaire et curatée à BOZAR. Nous souhaitons donc accentuer l'importance économique du dessin, notamment avec l’organisation d’une vente aux enchères, mais également d’insister sur son importance intellectuelle, historique et artistique à travers la mise en place d’une exposition complémentaire.
CC – Dans les institutions actuelles, le dessin est malheureusement plus souvent l'exception plutôt que la règle dans les expositions ou présentations de collections. L'édition 2021 du salon sera suivie d'une grande exposition des dessins de l'icône anglaise David Hockney à BOZAR. Cela constitue un signal très encourageant en faveur de la mise en valeur du dessin à l’avenir...

Art on Paper a initié la Brussels Drawing Week en 2019 afin de célébrer la pluralité et la diversité du dessin. Quelle regard portez-vous sur les prochaines éditions de cet événement ?

JD – Nous sommes évidemment très enthousiastes vis-à-vis de cette initiative car elle ne peut que contribuer à un accroissement de l’intérêt pour le dessin, à son dynamisme et à sa diffusion. Cette grande manifestation - en dehors des murs de BOZAR - rassemble déjà de nombreux artistes, institutions, fondations et écoles d'art partout dans Bruxelles. Dans les années à venir, il faudra encore élargir ce format et élargir le champs à de nouveaux partenaires. Il serait formidable que l’ensemble des institutions bruxelloises incluent automatiquement la Brussels Drawing Week parmi les moments incontournables de leur programmation annuelle.